Jeanne est une jeune étudiante désargentée logée contre quelques services chez Chrystale de Mailleul, bourgeoise névrosée, tyrannique... et accro au thé. Petit à petit réduite au grade de bonne à tout faire, Jeanne supporte difficilement les caprices de la maîtresse de maison. Son amour pour Jason, le fils de Madame, n’arrange pas les choses. Pensez-vous : le fils de la maison, en couple avec la bonne !

C’en est trop pour Jeanne : l’heure de la révolte a sonné.

En 2013, Vincent Vitte avait écrit Je suis une discorde, réalisé par son ami Adrien Rogé pour le festival Nikon. Le mini-métrage avait obtenu suffisamment de soutien du public pour être sélectionné par le jury dans les différentes catégories du concours. Satisfait par cette première expérience cinématographique, il écrit en 2014 le scénario de Madame est bonne ! qu’il projette de réaliser. Son meilleur ami Kevin Desmidts, étudiant en gestion et communication, prend en charge la production.

Le film se déroule intégralement à huis-clos, et le projet initial est construit autour d’un dispositif peu coûteux, comme la plupart des court-métrages amateurs : un vrai appartement emprunté pour l’occasion, peu de matériel, une équipe réduite, etc. Un financement participatif est lancé avec un objectif à 10 000 €, jugé comme élevé pour un premier court-métrage, mais destiné à couvrir la totalité du budget du film sans rogner sur sa qualité finale. Vincent Vitte réalise Derrière chaque conte de fées, un mini-métrage destiné à assurer le lancement de la campagne.

Accompagnée par une stratégie de communication développée par Kevin Desmidts, la campagne est un succès, particulièrement en Franche-Comté d’où Vincent Vitte et le jeune producteur sont originaires. Très suivi par les médias régionaux, le projet gagne en popularité et en notoriété et atteint son objectif 15 jours avant la fin de la campagne. Un nouvel objectif est fixé : dépasser le montant maximum jamais collecté par un court-métrage. L’argument achève de mobiliser la population locale, qui multiplie par 2 la cagnotte en dernière semaine. La campagne s’achève le 3 mai 2015 avec 22 040 € collectés, faisant de Madame est bonne ! le record du court-métrage le plus soutenu de France sur une campagne de financement participatif.

La notoriété acquise par Madame est bonne ! en Franche-Comté ouvre de nouvelles perspectives, et de nombreux acteurs de la vie locale proposent d’apporter une aide en nature si le tournage se déroule sur place. Kevin Desmidts modifie totalement le dispositif prévu et décide de déplacer le tournage à Morteau, la ville où Vincent Vitte et lui ont passé leur enfance, bien que le budget ne soit pas suffisant pour cette nouvelle configuration. Il estime que la mobilisation locale qui s'est mise en place depuis la fin de la campagne de financement peut continuer de bouleverser le cours du projet, et que le pari mérite d'être fait.

Les habitants de Morteau, artisans, particuliers, entreprises sont donc invités à rejoindre Madame est bonne ! pour une aventure « 100% participative ». Le public local suit attentivement le développement du projet. Un teaser est réalisé et diffusé sur place, dans les salles de cinéma, avant chaque film.

Le public répond à l'appel et se mobilise massivement, si bien que début septembre 2015, Vincent Vitte peut commencer à construire, avec Margot Caperan, Marie Vandeville et Marion Cachon, les décors du film dans un atelier industriel mis à disposition par la communauté de communes. Les entreprises locales (Garnache, Serac) fournissent des matériaux, un décorateur (Jean-Michel Dubois) met à disposition tout son mobilier, etc. De nombreux artisans locaux se relaient pour participer à la construction.

Le phénomène s'exporte hors de la région, et l'entreprise Panavision Rhône-Alpes apporte sa pierre à l'édifice en s'alignant sur le budget prévu par l'équipe pour la location de matériel haut de gamme.

Une équipe de 30 jeunes cinéastes bénévoles s'installe à la mi-septembre dans le village vacances Espace Morteau, qui offre l'hébergement de toute l'équipe ainsi qu'une salle de réfectoire tandis que L'arbre à chapeaux, maison d'hôtes haut de gamme, accueille les comédiennes. Le tournage se déroule sous l'oeil attentif des médias régionaux, et fait la Une du quotidien l'Est Républicain, qui publie chaque jour une chronique en direct des coulisses.

La post-production de Madame est bonne ! se déroule au printemps 2016, après une deuxième campagne de financement participatif qui a permis de réunir 5 560 € supplémentaires. Elle est supervisée par Vincent Vitte, qui monte lui-même le film avec Gaylor Morestin, à qui il confie également la composition de la musique originale. L'étalonnage est réalisé à Paris au studio Le Pingouin Magnifique, avec Alexandre Lelaure.

Un livre de 108 pages, De l'autre côté de l'écran, est publié au printemps 2016. Écrit par Kevin Desmidts et illustré par Adrien Rogé, il retrace l'ensemble de l'aventure.

Le film étant massivement attendu par le public, les réservations pour l'avant-première du film à Morteau le 9 septembre 2016 ouvrent au mois de juin. Elles sont complètes en un mois, et une deuxième date est ajoutée dans la foulée.

Pour la présentation du film au public parisien, Kevin Desmidts choisit de marquer le coup et organise un événement au Max Linder Panorama le 25 octobre 2016 à 20h, créneau habituellement réservé aux longs métrages et avant-premières des grands cinéastes. L'annonce fait la Une de l'Est Républicain le 23 août 2016, en même temps que la bande-annonce du court-métrage est dévoilée.

Les réservations se passent bien, aidées par le succès des soirées mortuaciennes. Curieux de découvrir ce court métrage autour duquel toute une région s'est mobilisée, le public parisien se presse au Max Linder Panorama, qui affiche complet quelques jours avant l'événement. Plusieurs personnalités sont présentes : Line Renaud, le romancier, poète et cinéaste Gérard Mordillat, le photographe, photojournaliste et réalisateur Patrick Zachmann, le scénariste et réalisateur François Hanss, la chanteuse Caroline Casadesus, le pianiste, violoniste et compositeur Thomas Enhco, et l'acteur japonais Yoshi Oida.

Voir aussi : Madame est bonne, ou le triomphe d'un court-métrage au Max Linder Panorama.

Le film est sélectionné en 2017 à New-York sous le titre international The Good Madam. Daphné Juster y est nommée Meilleure actrice dans un second rôle.

Il est disponible en streaming depuis octobre 2018, et sort en DVD au printemps 2020, pour les 5 ans de la campagne de financement participatif.

Casting :

• Ninon Moreau (Jeanne)
• Daphné Juster (Chrystale)
• Jean-Albert Deron (Jason)
• Solange Milhaud (la bonne fée)
• Pauline Amelin (Anastasia)
• Brigitte Bergès (la mère d'Anastasia)
• Michel Cote (le père d'Anastasia)

Mise en scène :

• Scénario : Vincent Vitte
• Réalisateur : Vincent Vitte assisté par Adrien Rogé
• Premier assistant : Léo Paget
• Deuxième assistante : Margaux Compte-Mergier
• Scripte : Pauline Pêcheux
• Casting : Daniel C.S.

Image :

• Chef opérateur : Léo De Celles
• Premier assistant caméra : Arthur Patain
• Deuxième assistant caméra : Jérémy Lifart
• Renfort caméra : Coline Schneider
• Chef machiniste : Hadrien Martin
• Machiniste : Julien Zamora
• Chef électricien : Thomas Coulomb
• Électricienne : Pauline Lavidale

Son :

• Chef opérateur son : Maxime Dufils
• Assistant son : Orian Tournafol

Décoration :

• Chef décoratrice : Margot Caperan
• Première assistante décoratrice : Marie Vandeville
• Deuxième assistante décoratrice : Marion Cachon
• Construction : Vincent Vitte et Margot Caperan

Habillage, maquillage, coiffure :

• Maquilleuse / coiffeuse : Anaïs Frezet
• Costumière : Jessica Mc Evoy

Régie :

• Régisseuse générale : Louise Lebrat
• Régisseur adjoint : Romain Abadjian
• Régisseuse : Cléophée-Anne Marchal de Salm

Post-production :

• Directeur de la post-production : Vincent Vitte
• Monteurs : Vincent Vitte et Gaylor Morestin
• Étalonneur : Alexandre Lelaure
• Infographiste effets spéciaux : Gaylor Morestin
• Monteur / mixeur son : Maxime Dufils
• Traducteur VOST-EN : Sean Hardy

Production :

• Producteur : Kevin Desmidts
• Assistant de production : Vincent Vitte
• Photographe plateau : Adrien Rogé
• Directeur de communication / graphiste : Kevin Desmidts

Musique :

• Musique originale : Gaylor Morestin